NOUVELLES EROTIQUES Tome 2 (2025)

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1 - Wagon 12. Place 32

 

J’accélère sur les derniers mètres du quai, jambes tendues, cœur palpitant. Le sifflet retentit. Je bondis dans le train, le souffle court. À peine entrée, la porte coulissante se referme devant mon visage, frôlant mon nez. Fichues portes automatiques ! J’actionne l’ouverture, je pousse ma valise dans l’espace prévu, puis je me dirige dans l’allée étroite. Vérifiant mon billet. Je cherche mon siège côté fenêtre.
Le voici : numéro trente-trois. Une femme occupe la place voisine.
— « Bonjour ».
— « Bonjour ».
— « C’est ma place », dis-je en pointant du doigt mon siège.
Elle relève doucement son ordinateur, replie la tablette devant elle afin de me laisser passer. Je me glisse sur le siège confortable en murmurant « merci ». Un sourire chaleureux illumine son visage.
Le train démarre en douceur, j’installe ma tablette devant moi. Au bout d’un moment, lasse d’être derrière mon écran, je contemple le paysage qui défile, prolongeant mon ennui par la monotonie de la vue à travers la vitre. Mes yeux dérivent discrètement vers l'écran de ma voisine. Elle pianote sur son clavier, rédige sans doute un rapport universitaire. Mes pensées glissent vers ses mains fines tapotant sur le clavier. Un jeu voyeuriste, éveillant ma curiosité, dissipant mon ennui.
Je tourne subtilement la tête vers elle, contemple ses cheveux soyeux, la courbe invitante de sa nuque. Le temps semble suspendu. Soudain, elle pivote son visage vers moi. Nos yeux se croisent, son regard est intense, brillant. Une secousse du wagon rapproche son visage du mien. Sa tête se rapproche dangereusement. Nos lèvres s'effleurent, tièdes, satinées. Elle humecte sa bouche, puis un second à-coup du train nous unit. Nos lèvres fusionnent, attirées irrésistiblement, deux aimants vibrants, brûlants. Nos langues s'entrelacent, dansent lentement, langoureuses et avides. La chaleur intense m'envahit, des frissons remontent mon échine, hérissent ma peau.
J'ouvre les paupières, plonge dans ses iris verts, lumineux et troublants. Je succombe sans résistance, l'attire contre moi. Elle accepte aussitôt, s’abandonne à mon étreinte. Ses bras m'enlacent, nos souffles courts, saccadés, se mélangent. Nous suffoquons, dépassées par cet acte inattendu, intime et puissant.
Elle rompt doucement le baiser pour respirer, repousse lentement mon corps. Je m'abandonne dans le dossier moelleux de mon siège, elle aussi. Nos respirations ralentissent, s’apaisent. Je l’entends reprendre son souffle, sans bouger, sans un mot, étourdi par le plaisir. Ce contact furtif n’a duré qu'une seconde. Mais quelle seconde, infinie, bouleversante.
J'inspire profondément, décide enfin de murmurer quelques mots, sans oser croiser son regard.
— « Je m'excuse, je suis… »
— « Non, c'est moi », murmure-t-elle sans détourner les yeux de l'écran où défilent des messages provenant des réseaux sociaux.
— « Je ne sais pas ce qui m'a pris. »
— « Ce n'est pas grave, ça arrive ... », murmure-t-elle d'une voix étrange, presque fataliste, son expression voilée de mystère accentuant brusquement mon inquiétude.
Elle incline le visage vers moi. J’hésite à croiser ses yeux. Irrésistible, je cède. Mes yeux glissent sur elle. Ses iris émeraude m’engloutissent. Elle approche ses lèvres.
Je me penche. Nos bouches se frôlent. Je l’embrasse. Elle m’offre ses lèvres, chaudes, tremblantes. Sa langue trace le contour de ma bouche. Je la happe, la suce lentement. Elle m’embrasse avec une intensité neuve, m’enlace, me dévore.
Ses doigts glissent sous mon t-shirt. Je frémis. Elle explore mon dos, remonte jusqu’à mes épaules, descend vers ma poitrine. En quelques secondes, ses doigts effleurent mes tétons. Une vague m’électrise. Ils se durcissent sous ses caresses.
Sa tête se niche contre mon cou. Son souffle brûle ma peau. Ses doigts ne bougent pas ma zone sensible. Elle insiste. Mon souffle se brise. Mes tétons réagissent à cette pression, délicieux supplice. Je bouillonne de plaisir.
Je saisis son visage entre mes paumes. Nos bouches se retrouvent plus avides. Mon baiser l’aspire. Ses bras se détendent, glissent, retombent. Elle s’abandonne, son corps s’enfonce dans le siège.
Je libère sa bouche. Elle halète. Moi aussi. Elle se redresse. Rabats l’accoudoir, pose son ordinateur au sol, referme ma tablette. Ses mains saisissent mon t-shirt, le soulèvent. Mon ventre s’offre à elle.
Son visage s’illumine d’une intensité grave. Elle sait. Elle agit. Aucun doute. Une urgence sourde l’anime.
Ses lèvres descendent. Un baiser, puis un autre. Ma peau s’enflamme sous sa bouche. Encore. Encore.
Pourquoi agit-elle ainsi ? Pourquoi cette urgence dans ses gestes, cette ardeur presque désespérée ? Un coup de foudre ? Peut-être. Ou juste une parenthèse, une échappée sans lendemain ? Je n’en sais rien.
Arrête. Lâche les questions. L’instant est trop magique. Profite de ce moment présent qu’elle t’offre. Mes pensées s’effacent. Je me penche vers elle. Mon corps porte le poids des années. Cinquante passées. La peau a perdu sa fermeté, la chair s’est assouplie. Mon ventre s’arrondit, des plis racontent le temps. Les courbes s’épaississent. Flétries, peut-être… Mais vivantes. Sensibles.
Ses mains s’élèvent vers moi. Douces, sûres. Elles effleurent ce corps transformé, le touchent sans retenue. Ses paumes glissent sur ma peau, explorent ma poitrine naissante, cette féminité mûrie. Elle s’incline, dépose un baiser. Sa bouche s’ouvre. Sa langue cerne mon téton, le suce, le goûte. Je frémis. Elle ne mesure pas l’effet qu’elle provoque.
Elle saisit ma main, la glisse sous son pull. Sa peau douce s’offre à ma paume rugueuse. Son frisson trahit le désir. Elle aussi vibre. Mes deux mains explorent son corps brûlant. Je défais l’attache de son soutien-gorge. Ses seins tombent. Mes doigts frôlent ses hanches. Un frisson hérisse sa peau. Elle se cambre. Je découvre sa poitrine dissimulée sous ce pull ample. Mes mains dessinent ses formes à l’aveugle, devinent les courbes de son corps.
Elle avance sa bouche. Nos lèvres se trouvent. Un baiser brutal, animal. Elle me mordille, tire ma lèvre entre ses dents. Je pince ce que je touche. Son téton gauche. Elle gémit. Me mords plus fort. Je pince les deux cette fois, fermement. Son cri perce l’air.
Je me redresse. Mes yeux balayent le wagon, cherchant des regards, des signes de curiosité. Rien. Aucun bruit. Aucun mouvement. Le wagon est vide. Une sensation étrange me traverse. Tout à l’heure… il y avait des passagers. J’en suis certain. Où sont-ils passés ? Je scrute les fenêtres. Le paysage défile, rien d’anormal.
Mon regard revient vers elle. Elle reste immobile. Silencieuse. Puis, soudain, un rire jaillit. Aigu, presque nerveux. Un frisson remonte le long de mon dos. Je ne comprends pas pourquoi nous sommes les seules dans le wagon. Son regard m’absorbe. Son visage est si rayonnant. Intrigué, je murmure :
— « Qu’est-ce qui se passe ? »
Elle penche la tête, un éclat malicieux dans les yeux, puis souffle, d’un ton moqueur, presque cruel :
— « On s’en fout… baise-moi, avant que ça n’arrive. »
— « Avant que quoi ? » murmurai-je, haletant.
Je n’ai pas le temps de finir ma pensée. Ses doigts s’activent. Mon pantalon cède sous ses gestes rapides. Puis sa bouche s’abat sur moi, chaude, avide, engloutissant ma verge dans un mouvement fluide, brut, irrésistible. Ses lèvres glissent le long de ma verge. Elle remonte, s’attarde sur mon prépuce, le goûte, le caresse de sa langue. Une décharge traverse mon ventre. Je me cambre, pris dans cette tension qui monte, inarrêtable. Sa main s’égare plus bas. Elle caresse mes boules avec une lenteur calculée, délicieuse. Je frémis. Un spasme me déchire les entrailles. Ma queue se tend, gonflée de chaleur. Sa bouche repart, par un rythme lent. Précis. Chaque passage m’arrache un gémissement qui se perd dans le silence du wagon.
Elle se lève sans un mot. Ses doigts défroissent la fermeture de son pantalon, le laissent glisser le long de ses cuisses. Je baisse l’accoudoir côté allée, recule dans le siège, ajuste l’inclinaison au plus bas. Elle me rejoint. M’enjambe. Ses mains se posent sur mes épaules, son souffle frôle mon cou. Puis son bassin descend centimètre après centimètre.
Son bassin glisse lentement sur mon ventre arrondi, glisse contre ma peau, centimètre après centimètre. Ma verge bute contre son sexe, cherche l’entrée, hésite. Elle tend la main, le saisit, le guide. Elle le place là, juste à l’entrée. Je sens ses doigts qui écartent l’ouverture, comme on entrouvre un rideau épais, lourd, résistant. L’extrémité de mon gland essaye de voir le spectacle. Se fraye un passage. Un gémissement lui échappe. Le passage est serré. Plus étroit qu’on l’imaginait. Elle insiste pourtant. Ne recule pas. Son bassin s’abaisse encore. Je pousse, sans forcer. Elle grimace. Je glisse en elle. Entièrement. Son cri déchire l’air. Elle reste un instant immobile. Le temps que la douleur se dissipe. Puis elle remue. Elle s’ancre à moi, commence à onduler. Des va-et-vient profonds, maîtrisés. Déterminée.
À chaque mouvement, une vague me traverse, plus forte, plus dense. La pression monte. Je me tends. Je sens la déferlante approcher. Je serre les dents. Je crie sans bruit. Et je gicle. En elle. Mais j’ai l’impression qu’elle n'a pas joui.
Elle se détache lentement de mon corps. S’accroupit, jambes tremblantes, pour laisser s’écouler ce que son sexe retient encore. Un mouchoir posé au sol recueille le mélange. Blanc laiteux, strié de rouge. Je baisse les yeux. Sperme et fluide intime se mêlent en traînées épaisses. Je remarque le sang mêlé aux éclats blanchâtres. Elle lève les yeux vers moi. Nos regards se croisent. Un silence.
Puis elle murmure, simplement :
— « J’étais vierge ».
— « Mais… »
Je reste muet. Rien ne sort. Je ne sais pas quoi dire. Je cherche un sens. Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Je la fixe, perdu.
Elle se nettoie, sans un mot. Se rhabille lentement, avec des gestes calmes, mécaniques. Puis elle se rassoit à sa place. Je fais de même, le cœur lourd. Elle rallume son ordinateur. L’écran éclaire son visage. Ses doigts naviguent, défilent sur la toile, comme si de rien n’était.
Et puis… les larmes montent. Silencieuses. Elles roulent sur ses joues, discrètes, douloureuses. Elle pleure. Je me tourne vers elle. Je ne comprends pas. Ai-je blessé ? Fais fausse route ? Elle ne m’a rien refusé… Elle était là, présente, offerte. Et pourtant, maintenant, elle pleure.
Je cherche ses yeux. Je murmure :
— « Ça va ? »
Elle renifle, secoue la tête, le regard fixé sur son écran.
— « Putain d’Internet… » souffle-t-elle en larmes.
— « Qu’est-ce qu’il y a ? »
Elle inspire, tremble, puis lâche, d’une voix brisée :
— « On est le 1er avril. »
Je fronce les sourcils.
— « Effectivement. Et … ? »
Elle me fixe enfin, les yeux rouges.
— « C’était une fake news. »
— « Quoi ? » murmuré-je, inquiet.
Elle baisse les yeux.
— « J’ai cru que c’était la fin du monde… »
Un silence. Puis elle murmure, presque dans un souffle :
— « Alors… j’ai voulu baiser avant de mourir. »
Je la fixe, déboussolé.
— « Mais… tu ne peux pas croire tout ce que tu vois sur Internet. »
Elle secoue la tête, les yeux encore embués.
— « Putain d’IA… C’était trop réaliste. J’ai eu peur… Vraiment peur. »
— « Mais pourquoi moi ? »
Elle se tourne vers moi, la voix basse, fatiguée.
— « Le wagon était vide. Vous étiez le seul homme… disponible. Le message disait qu’il restait quinze minutes avant que le monde soit effacé. »
— « Tu y as cru ? »
— « Oui… merde. Merde. »
Elle enfouit son visage dans ses mains.
— « Je suis désolée. J’aurais dû vous repousser. »
Un silence s’installe.
Puis elle murmure :
— « Pourquoi vous l’avez fait, vous ? »
— « Fait quoi ? »
— « Me baiser. »
Je soupire, baisse les yeux.
— « Comment dire… ma femme me délaisse. Avec l’âge, ce n’est plus pareil. Et puis… tu m’as embrassé. J’ai suivi. Je me suis laissé emporter par ta jeunesse. Et c’était… c’était bon. »
Elle recule légèrement.
— « Vous êtes marié ? »
— « Oui. »
Elle pâlit, se mord les lèvres.
— « Mon Dieu… en plus j’ai rendu une femme cocue. »
— « Ça n’a pas d’importance. »
Elle détourne le regard.
— « J’ai aussi trompé mon copain… Je suis qu’une conne. »
— « Non. Ne dis pas ça. On efface ce moment, toi et moi. On le laisse derrière. »
Elle hoche la tête, la voix brisée.
— « Oui… je crois que c’est tout ce qu’il nous reste à faire. »
Un léger soubresaut traverse le wagon. Le train ralentit. Il entre en gare. Elle essuie ses larmes du bout des doigts. Ramasse ses affaires, ajuste ses vêtements.
Pas un mot. Elle se lève, traverse l’allée, sans un regard en arrière. Je reste figé. Mon regard la suit. Sur le quai, un homme l’attend. Je le vois. Il sourit, bras ouverts. Son copain, sans doute. Elle s’approche. Il la serre contre lui, la soulève presque. Elle pleure. Il croit que c’est de joie. Elle pleure de honte. Il ne remarque rien. Il l’aime, lui parle, la couvre de mots doux. Elle se tait. Main dans la main, ils s’éloignent. Juste avant de disparaître dans la foule, elle se retourne. Un dernier signe de la main. Celui-là… tremble. Le train repart. Le quai s’éloigne. Elle s’éloigne.
Et moi, je reste là, cloué au siège, seul face à la vitre, le ventre noué, vidé. Les paysages défilent, m’emportent vers ma famille qui m’attend… et qui ne saura jamais ce qui vient de se passer. Mon premier mensonge inavouable à ma femme.

 

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